Question:
En se basant sur les données actuelles, quel est le diagnostic addictologique le plus probable de cette patiente quant à sa consommation d'alcool selon la classification internationale des maladies (CIM-10) ?
alcoolisme
usage à risque
usage nocif
usage festif
usage sévère
Réponse:
Le lendemain matin, vous pouvez avoir un entretien avec cette jeune femme. Elle vous apprend qu'elle est en grande difficulté depuis quelques mois. Elle se trouve trop grosse, trop nulle, trop tout. « L'alcool me fait oublier toute cette merde. Depuis que mon copain m'a largué il y a 6 mois rien ne va plus ». Sa mère présente à l'entretien l'exhorte à vous dire qu'elle l'a surprise à se faire vomir régulièrement, ce que la patiente confirme. Elles en ont parlé, mais rien ne change. La patiente saute régulièrement des repas, elle ne mange plus de viande depuis 3 mois et sa mère vous informe avoir retrouvé des aliments dans la chambre de sa fille.
La jeune femme vous apprend qu'elle a perdu 10 kilos en 6 mois, mais « c'est son problème ». « Et puis ça marche mieux que les régimes ».
Quel(s) examen(s) pensez-vous indispensable(s) de pratiquer en urgence face à ce trouble du comportement alimentaire ?
dosage de la calcitonine
électrocardiogramme
dosage de la calcémie
dosage de la kaliémie
dosage de la vitamine D
Parmi les critères suivants, lequel (lesquels) fait (font) partie des critères diagnostiques d’hyperphagie boulimique ?
prise de poids importante (plus de 10% au cours des 6 derniers mois)
épisodes récurrents de prises alimentaires importantes et incontrôlées en moins de 2 heures
sentiment de culpabilité après les crises
vomissements
augmentation des prises alimentaires pendant les repas
A l’entretien, elle évoque une modification de son comportement alimentaire depuis 6 mois. « Je suis devenue végétarienne car je me sens mieux ainsi et c’est plus sain ». Son poids actuel est de 47 kg pour 1m65. Elle souhaite encore perdre un peu de poids car selon elle, elle aurait encore quelques rondeurs. Elle fait du footing assidûment (trois fois par semaine).
Quel diagnostic portez-vous ?
anorexie mentale de forme restrictive
anorexie mentale de forme purgative
boulimie
hyperphagie boulimique
mérycisme
Sa mère vous fait part de son inquiétude et souhaite que sa fille soit hospitalisée pour son trouble du comportement alimentaire.
Quel(s) critère(s) clinique(s) impliquerai(en)t nécessairement une hospitalisation chez cette patiente ?
perte de poids d’au moins 20% en 3 mois
fièvre
bradycardie < 40 battements par minute
idées suicidaires avec scénario suicidaire pré-établi
épuisement familial
En poursuivant votre interrogatoire, vous retrouvez une jeune femme qui rapporte des périodes fréquentes mais courtes (moins de 3 jours) de tristesse et une sensation de vide. Elle a l’impression de « ne pas avancer » et multiplie les relations d’un soir depuis cette rupture : « de toutes façons, cela ne dure pas car ils finissent tous par m’abandonner ». Vous constatez des traces récentes de scarifications sur les bras. Elle s'énerve : « ce n'est pas une tentative de suicide, ça me regarde … ça me fait du bien quand ça saigne … ça me calme ». Elle ne décrit pas d’insomnie.
Quel(s) diagnostic(s) vous semble(nt) compatible(s) avec le tableau ci-dessus ?
trouble bipolaire de l’humeur
schizophrénie
trouble de personnalité borderline ou état limite
trouble de personnalité histrionique
état de stress post traumatique
Vous suspectez un trouble de personnalité borderline ou état-limite, associé à une anorexie mentale purgative.
Quel(s) comportement(s) ou complication(s) fréquemment associé(s) au trouble de la personnalité borderline devez-vous rechercher ?
automatisme mental
mésusage de substances psychoactives
conduites suicidaires
froideur des affects
conduites sexuelles à risque
Vous l'orientez vers le service de soins spécialisé dans les troubles du comportement alimentaire, conjointement avec l'avis du Psychiatre des Urgences qui la suivra en consultation au Centre Médico Psychologique.
Trois années plus tard, vous la revoyez en consultation de médecine générale. Elle vous apprend que les troubles du comportement alimentaire se sont amendés, sa souffrance est toujours importante, mais que cela s'est calmé depuis 6 mois grâce à la codéine. A cette époque, alors qu'elle souffrait beaucoup du dos, elle a rencontré votre prédécesseur qui lui a prescrit de l'Efferalgan-Codéine® (Paracétamol-500 mg + Codéine-30 mg). Actuellement, elle consomme une boite d’Efferalgan-Codéine® par jour, et doit changer régulièrement de pharmacie pour s’en procurer et ne peut plus s'en passer. Non seulement parce que si elle arrête, elle se sent mal et les idées noires reviennent, mais encore parce qu'elle ressent des tremblements, des sueurs, des douleurs dans le ventre au bout de 48 heures. "J'ai un problème avec la codéine". Elle rapporte avoir totalement arrêté l’alcool depuis 2 ans et ne consomme pas d’autres substances psychoactives.
Parmi les critères suivants, lequel (lesquels) permettrai(en)t de poser le diagnostic de dépendance aux opiacés selon la classification internationale des maladies (CIM-10) ?
utilisation à visée auto-thérapeutique (pour soulager sa souffrance morale)
prise nettement supérieure à la posologie recommandée
besoin d’augmenter les doses pour avoir le même effet
nécessité de passer beaucoup de temps pour se procurer la codéine
existence de signes de sevrage à l’arrêt de la substance
Mademoiselle L. présente donc une dépendance aux opiacés.
En poursuivant votre examen, vous apprenez qu'elle a déjà consommé de l'héroïne lorsqu'elle avait 18 ans (en fumette mais pas en injection) : "A l'époque j'avais arrêté facilement, c'était pour faire la fête. Mais aujourd'hui avec la codéine, c'est plus difficile." Elle vous demande sur les conseils d'une amie (qui lui a "prêté" de la buprénorphine (=Subutex®)) un traitement par substitution opiacée.
Quel(s) est (sont) le(s) risque(s) associé(s) à l’usage d’opiacés par voie injectable?
dépression respiratoire
syndrome coronarien aigu
hépatite(s) virale(s)
crise convulsive
endocardite infectieuse
Quel(s) est (sont) le(s) signe(s) clinique(s) qui vous orienterai(en)t vers le diagnostic de syndrome de sevrage aux opiacés ?
myosis
mydriase
constipation
myalgies
larmoiements ou rhinorrhée
Quel(s) est (sont) le(s) traitement(s) de substitution opiacé(s) actuellement autorisé(s) en France ?
méthadone
morphine
ibuprofène haut dosage
buprénorphine haut dosage
ibuprofène haut dosage + naltrexone
Parmi les propositions suivantes, quel(s) traitement(s) ayant l’Autorisation de Mise sur le Marché pour la substitution opiacée êtes-vous autorisé à lui prescrire ?
buprénorphine haut dosage + naloxone
Etant entendu que la buprénorphine haut dosage ou la buprénorphine + naloxone sont les seuls traitements de substitution opiacée que vous pouvez initier en tant que médecin généraliste, vous décidez de lui prescrire de la buprénorphine haut dosage + naloxone.
Parmi les propositions suivantes, laquelle (lesquelles) est (sont) exacte(s) ?
la buprénorphine associée à de la naloxone permet d'éviter le mésusage de buprénorphine
la buprénorphine se prend au moins 4 heures après la dernière prise de stupéfiant
la méthadone associée à la naloxone permet d'éviter le mésusage de méthadone
la naloxone est un antagoniste opiacé
la naloxone est un agoniste opiacé
La patiente accepte votre choix de prescription.
Parmi les modalités obligatoires d’initiation d’un traitement substitutif (que vous devez expliquer au patient), laquelle (lesquelles) est (sont) exacte(s) ?
vous devez obligatoirement faire pratiquer un dosage de toxiques urinaires avant initiation
vous devez avertir la CPAM de la prescription d'un traitement de substitution opiacé
le patient doit prendre systématiquement le traitement le soir au coucher
le patient doit prendre le traitement au moment de la sensation de manque
vous devez informer la préfecture de toute initiation de substitution
Vous décidez finalement d’initier un traitement de substitution opiacé. Parmi les propositions suivantes, laquelle (lesquelles) est (sont) exacte(s) ?
vous devez initier le traitement à la dose maximum puis l'adapter pour atteindre la dose minimum efficace
vous devez indiquer de manière nominative auprès de quelle pharmacie le traitement sera délivré
vous devez utiliser une ordonnance sécurisée pour cette prescription
la durée de prescription maximale de la buprénorphine est de 28 jours
vous devez augmenter la posologie par paliers progressifs